mai 26, 2017

Et la Palme d’Or est attribuée à … notre mental!

PalmedOrLorsqu’il s’agit de « se faire un film », peu de réalisateurs peuvent entrer en compétition avec notre mental. Pourtant, que l’on pense à un projet, à une réunion, à un entretien ou à un objectif, la tendance est (plus) souvent au scénario-catastrophe qu’au happy-end. On s’imagine le pire, avec une telle puissance narrative et des effets si spéciaux que bien sûr, la fiction et la réalité finissent par se confondre… Et si l’on pouvait utiliser cet art-là au service d’histoires qui finissent mieux / bien?

En cette période où les yeux du monde entier sont tournés vers la Croisette, attentifs aux talents (et aux moyens) déployés par les réalisateurs pour créer des univers visuels, auditifs et émotionnels toujours plus captivants, pourquoi ne pas célébrer le plus créatif et le plus productif d’entre tous,  j’ai nommé notre mental? Oui, mais… les films que l’on se fait sont-ils toujours ceux que l’on aimerait voir? Et lorsqu’ils ne nous conviennent pas, comment les transformer?

Prix du scénario…

Car il faut bien reconnaître que nous disposons d’une redoutable machine à créer des histoires. Dès qu’une épreuve ou un challenge nous attend, aussitôt, l’imagination s’active et les dialogues intérieurs se créent : « Tu ne vas pas en être capable… Tu vas te planter… Tu ne vas pas être à la hauteur…Je te l’avais bien dis que tu n’y arriverais pas… » . Toutes ces répliques que l’on se fait à soi-même, ou que l’on imagine prononcés par notre chef / client / futur recruteur ou autre interlocuteur à qui l’on accorde le pouvoir de nous juger. À force de les écouter résonner en dolby surround, le spectateur que nous sommes finit par les connaître par cœur!

Prix de la mise en scène…

Mais l’imagination ne s’arrête pas là, et le talent de notre cinéaste interne va plus loin : il met en scène, anticipant avec précisions les moments drôles (pour les autres) et les moments terrifiants (pour nous)… « Au moment où je vais commencer à présenter mon projet, on va m’indiquer que finalement il ne me reste que 10 minutes au lieu des 30 minutes prévues. Je ne vais pas savoir par quoi commencer, je vais bafouiller, rougir, je verrai les regards amusés ou consternés en face de moi..« . Une fiction bien huilée, aux rebondissements, certes variés, mais rarement favorables!

Prix du Meilleur acteur…

L’Actors Studio n’a, de plus,  rien à apprendre à notre acteur intérieur, qui réagit « comme si c’était vrai » à toutes les émotions qu’il imagine. Il suffit simplement de penser au trac qui précédera une prise de parole en public, par exemple, pour en ressentir les effets dans le ventre ou dans la gorge, même plusieurs jours avant. On se voit échouer, et la peur ou la déception de soi-même créent aussitôt des paralysies très réalistes.

Et la Palme d’Or?

Un talent de réalisateur aussi indéniable que peu contrôlé – car bien sûr, toutes ces peurs, tous ces stress ou ces doutes sont le produit d’une partie très inconsciente de nous-même : « ça se fait tout seul! ».
Car si l’on devait, consciemment, se « faire un film » qui mérite une Palme d’Or, on choisirait plutôt l’histoire où l’on sort d’entretien la tête haute, celle où l’on a convaincu un auditoire sous le charme, ou encore celle où l’on se sent pleins de ressources pour atteindre notre objectif, non?

L’enjeu est donc de savoir contrôler et utiliser cette puissance créatrice au service de ce que l’on veut vraiment. Cela commence souvent par l’observation de nos réactions habituelles : quels films ai-je l’habitude de me faire, dans quelles situations? Et quels sont ceux qui me seraient plus utiles? Quels dialogues intérieurs puis-je imaginer, comment ai-je envie que se déroule la situation qui s’annonce? Et que m’apportent toutes ces transformations de scénario et de mise en scène? Comment je me sens (mieux) si désormais, j’aborde les situations qui me faisaient stresser avec sérénité ou confiance?

Ce que l’on appelle hypnose, c’est ce travail de transformation de nos créations cinématographiques intérieures. C’est cette capacité de mieux connaître nos fonctionnements  (comportements, émotions, apprentissages…) pour les orienter vers ce qui nous est utile. C’est savoir dire « Action! » en sachant que le film qui se tourne est vraiment celui que l’on aura envie de voir, et envie de vivre.